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Article: Façonner l’avenir de la bioproduction canadienne accessible

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Article: Façonner l’avenir de la bioproduction canadienne accessible

septembre 27, 2024

Le Canada fait des progrès considérables dans l’amélioration de son secteur des sciences de la vie, en se concentrant sur le renforcement de la résilience et la promotion de l’innovation. Alors que le pays répond aux besoins immédiats et à long terme dans le domaine de la santé, de nouvelles initiatives se développent qui équilibrent l’intérêt public et la planification stratégique. Cette approche ouvre la voie à un avenir plus solide et plus durable, où la collaboration et les stratégies prospectives jouent un rôle clé dans le façonnement de l’industrie. 

Alors que le paysage de l’industrie se transforme, les dirigeants offrent des perspectives précieuses sur le leadership et l’innovation. Céline Chabée, associée chez Kestria Canada & USA, invite les dirigeants du secteur des sciences de la vie à partager leurs parcours et leurs points de vue. Lors d’une conversation récente, elle s’est entretenue avec Isabelle Caron, PDG du Centre de production de produits biologiques (CPPB), non seulement pour explorer son style de leadership, mais aussi pour discuter de sa vision et de la manière dont elle a abordé la réalité post-pandémique avec un état d’esprit constructif et ouvert.  Isabelle Caron dirige une organisation d’environ 100 employés. Elle a fait preuve d’un leadership innovant et responsabilisant, notamment en mettant l’accent sur les partenariats public-privé et en adoptant une approche constructive pour relever les défis actuels. 

 

Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette opportunité avec le Centre de production de produits biologiques ? En quoi cette opportunité correspond-elle à vos valeurs ?

 

Plusieurs éléments de la proposition ont retenu mon attention. Tout d’abord, la vision qui sous-tend le projet – l’intention de doter le Canada de capacités de fabrication nationales. Cela nous permettrait d’avoir un contrôle total en cas d’urgence. C’est très innovant; peu de pays ont mis en œuvre une telle vision, ce que j’ai trouvé particulièrement attrayant. 

Le modèle d’entreprise était également convaincant. Il est unique. Si l’objectif est de disposer d’un site prêt à faire face à une pandémie, une installation de biofabrication est extrêmement coûteuse. Par conséquent, l’équilibre entre la rentabilité et la mission combinée de préparation à la pandémie et de services de fabrication sous contrat présente un mélange intéressant et stimulant, que j’ai également trouvé attrayant. 

En outre, la perspective de constituer un héritage pour les générations futures, afin qu’elles soient mieux équipées pour faire face à d’éventuelles situations d’urgence de santé, a suscité un vif intérêt chez moi. Il est extrêmement précieux et significatif pour moi d’utiliser mes connaissances et mon expérience pour contribuer à l’avenir. 

 

Pourriez-vous nous faire part de votre vision du CPPB, notamment en ce qui concerne l’héritage et l’impact qu’un dirigeant peut avoir sur l’organisation ? 

 

Ma vision pour le CPPB est de développer une entitée qui fonctionne avec une approche holistique et qui promeut une croissance durable au-delà de la préparation à la pandémie, qui est l’un des mandats du CPPB. Nous proposons des services de fabrication sous contrat, et mon objectif est de tirer parti de ces services pour favoriser un écosystème des sciences de la vie dynamique, résilient et en pleine croissance au Canada. Actuellement, il est difficile pour les entreprises de biotechnologie d’accéder rapidement aux capacités de biofabrication, ce qui les oblige souvent à se rendre à l’étranger, aux États-Unis ou ailleurs. L’idée est de rendre ces ressources accessibles au Canada, ce qui permettra aux entreprises d’accélérer leur développement et de commercialiser leurs innovations plus rapidement. Cette accélération de l’innovation débouchera également sur de meilleures solutions de santé pour les citoyens canadiens. La vision va donc au-delà du CPPB elle-même et vise à créer un écosystème de collaboration qui renforcera notre position et rendra le Canada plus attrayant pour les investissements et les talents internationaux. 

 

Comment votre organisation, avec sa mission d’intérêt public, entend-elle réaliser tout cela ? 

 

En effet, il s’agit d’un objectif très ambitieux. Nous visons à l’atteindre en comblant les lacunes de l’écosystème actuel des sciences de la vie. En tant qu’organisation à but non lucratif, nous ne nous concentrons pas sur la fabrication à grande échelle ou sur la production de produits vedettes en grande quantité, qui, bien que rentables, ne correspondent pas à notre mission. Notre processus décisionnel est guidé par différents facteurs commerciaux, le bénéfice pour la communauté étant notre priorité absolue plutôt que la rentabilité. Nous avons l’intention de nous concentrer sur des niches plus petites et des produits à faible volume, même ceux dont l’avenir est incertain. Par exemple, nous pouvons produire un lot clinique pour un client spécifique qui fait progresser son pipeline de développement. Si leur essai clinique peut être couronné de succès, il peut aussi échouer, et ils peuvent ne pas revenir vers nous. Néanmoins, nous sommes déterminés à offrir nos capacités de biofabrication aux sociétés de biotechnologie au Canada et à l’étranger, dans le but de créer de la valeur au Canada. En ramenant au Canada des activités actuellement externalisées, nous pouvons contribuer à l’économie canadienne et favoriser la croissance de l’écosystème des sciences de la vie. 

 

Pourriez-vous préciser les avantages de cette approche holistique et indiquer si le soutien de Kestria est reconnu pour faire avancer votre mission?

 

À mon avis, les avantages d’une approche holistique résident dans la capacité à créer des synergies et à favoriser une croissance durable. Au-delà de la préparation à la pandémie, ces synergies contribuent à renforcer l’écosystème du Canada, en lui permettant d’être plus que la somme de ses parties individuelles. Cette approche garantit que le retour sur investissement – qu’il provienne d’organismes gouvernementaux ou du secteur privé – maximise les avantages pour la communauté. 

Favoriser la croissance de l’écosystème mène à l’établissement d’un plus grand nombre d’entreprises qui, à leur tour, requièrent davantage de professionnels qualifiés. L’acquisition de talents et l’élargissement du bassin de personnes qualifiées sont essentiels pour soutenir la croissance de notre écosystème. Dans le cadre du rôle du CPPB, je considère que nous devons veiller à ce que le vivier de talents se développe parallèlement à l’industrie. Cela nous permettra de construire quelque chose de vraiment durable, et Kestria, en tant qu’alliance mondiale de professionnels, peut certainement jouer un rôle clé à cet égard. 

Même si nous assisterons à une croissance organique du vivier de talents au Canada, je pense que nous avons également besoin de talents internationaux pour rejoindre la main-d’œuvre, au moins à court terme. Le Canada dispose actuellement d’un nombre limité de cadres supérieurs possédant une expérience précieuse dans l’industrie des sciences de la vie, probablement en raison de la stagnation de l’industrie au cours des dernières décennies. L’apport d’un groupe externe de cadres qualifiés contribuera à maintenir l’écosystème existant pendant que nous développons notre réservoir de talents nationaux. Toutefois, il est actuellement très difficile de trouver des cadres hautement qualifiés pour occuper les fonctions essentielles que nous recherchons. Ces fonctions sont vitales, car elles définissent les orientations stratégiques et prennent des décisions difficiles pour nos entreprises.